Stéphane passait souvent devant cette ancienne bâtisse provençale des années 1900 aux pierres grises et volets clos, qui demeurait abandonnée. Quel injuste destin pour ces murs où résonnaient au siècle dernier, les rires des fillettes en bottillons, et où le parfum des goûters embaumait la cour de récréation animée.
Photographe amateur puis confirmé, il étudie et pratique la prise de vue jusqu’à ce que son père ne parvienne plus à dissimuler son secret espoir : voir son fils reprendre l’affaire familiale de décoration. Il fait donc ses armes à Bordeaux dans son premier magasin des arts décoratifs. Mais une enfance épanouie entre grands hôtels et restaurants étoilés a eu raison de ses convictions professionnelles.
Résistance, abnégation, sérieux. A vrai dire, ce ne sont pas les premiers mots qui nous viennent à la bouche face à ce filet de bar grillé et son risotto de fenouil confit. Pourtant, devenir chef s’apparente souvent à un parcours du combattant.